créations
cycles
Dans sa quête incessante d’explorer les émotions, Éric utilise une palette toujours plus étendue de traitements artistiques : écriture chorégraphique pure, images et films, musique contemporaine, voix, installations plastiques, mise en scène, etc.
Il a choisi de développer son travail de création autour de cycles thématiques qu’il parcourt sous des angles multiples, alternant projets intimistes et d’envergure.
Après TRACES entre 2013 à 2017, le cycle UTOPIES a été initié en 2018.
utopies
UTOPIES explore nos modèles de construction et de développement présents, passés, futurs, réels, imaginaires, qu’ils soient réussites ou échecs. À travers ces utopies et ces dystopies, les œuvres témoignent de nos (in)capacités à nous (ré)inventer, (dés)intégrer individuellement et/ou collectivement : famille, groupe, société, nation, humanité.
C’est ainsi que les projets de coopération internationale corps, voix et percussions TŘESK (2019) et Reaching Out (2022) en partenariat avec l’ensemble N.E.S.E.V.E.N. (Allemagne) exposent notre quête d’identité ; Vers Abraxa (2019) développé pour et par les étudiants de l’Université Côte d’Azur les confrontent à leur propre vision dystopique d’un futur réel ou fantasmé ; le solo Ma vie rêvée (2020) aborde le sujet des utopies personnelles ; la pièce interdisciplinaire Les glaneurs de rêves (2021) nous invite à retrouver les sensations de l’enfance, le goût des mots et de l’imagination, dans un univers onirique et poétique ; la mise en scène tout en mouvement de l’opéra Phaéton (2022) de Jean-Baptiste Lully pour l’Opéra Nice Côte d’Azur livre un regard sans concession sur l’hubris et le pouvoir en résonance avec une actualité brûlante.
Le cycle UTOPIES s’achèvera en 2023 avec la création de l’opéra participatif L’Arche de Noé de Benjamin Britten à l’Opéra Nice Côte d’Azur dont le thème résonne fortement avec les enjeux environnementaux, et avec la pièce chorégraphique participative Au nom du rêve sur l’expérience d’enfermement physique ou psychologique que chacun peut ressentir au cours de sa vie et la libération par la danse comme catharsis.
principaux projets
au nom du rêve
2023 / pièce participative
La pièce Au nom du rêve est née de la prise de conscience collective que chacun a déjà, face aux évènements de ces dernières années, éprouvé un sentiment d’enfermement physique ou psychologique. C’est donc assez naturellement qu’Éric Oberdorff décide pour imaginer cette création participative sur la notion d’enfermement de puiser dans le travail de recherche qu’il a pu mener depuis de nombreuses années en milieu carcéral.
À chaque représentation, un nouveau groupe de participants issus du territoire viendra faire vivre cette pièce en perpétuelle recréation. L’engagement physique et mental des danseurs amateurs qui composent ce groupe singulier et l’identité propre du lieu d’accueil requestionnent à chaque représentation la trame dramaturgique, les mouvements et les sons qui constituent la colonne vertébrale de la pièce.
l'arche de Noé
2023 / opéra participatif
Récit de survie face à une catastrophe naturelle de grande ampleur, L'Arche de Noé est un opéra participatif écrit et composé par Benjamin Britten. Dans cette nouvelle production, commande de l'Opéra Nice Côte d'Azur, l’histoire présentée entre en forte résonance avec les enjeux environnementaux contemporains. Elle puise donc dans un passé mythologique universel pour s’inscrire pleinement dans notre époque. Elle imagine métaphoriquement la prise de conscience puis la mise en œuvre par un élan collectif d’un projet permettant d’envisager une issue heureuse et de bâtir ensemble un autre avenir, ouvert et optimiste.
Grâce à l’énergie, les voix et les mouvements de 120 jeunes interprètes soutenus par l’Orchestre philharmonique de Nice, Éric a mis en scène ce conte initiatique par le chant, la danse et la musique, dans des décors féériques dessinés numériquement en direct par Étienne Guiol et les espaces ciselés par la lumière de Jean-Pierre Michel.
Vox Naturae
2023 / théâtre musical
Dans la suite de leurs collaborations passées (Seven Stones au Festival d’Aix-en-Provence, Akhnaten à l’Opéra Nice Côte d’Azur), le chef d’orchestre Léo Warynski a invité Éric Oberdorff, accompagné de Jean-Pierre Michel à la lumière et Camille Pénager aux costumes, à mettre en scène et en mouvement les chanteurs de son ensemble Les Métaboles pour la création du spectacle Vox Naturae, pièce autour du travail du compositeur canadien Raymond Murray Schafer.
Considéré comme le pionnier de l’écologie en musique, celui auquel on doit la notion de "paysage sonore" n’a cessé de militer en faveur du respect de la nature, en particulier dans sa dimension acoustique. De sa musique vocale, il dit qu’elle "cherche à établir une relation spirituelle avec l’environnement", voire "à restaurer des aspects de la nature qui ont été négligés ou anéantis par l’humanité".
Croire en la magie, faire vibrer le monde et accorder les esprits, c’est l’expérience à laquelle nous convie Vox Naturae.
Reaching Out
2022 / théâtre musical
Prix de la Meilleure Production à la Biennale de Venise / Biennale Musica 2022
Dans sa quête de sens et d’identité, l’être humain tente de communiquer avec ses semblables, avec la nature, avec l’univers, avec ceux qui l’ont précédé et ceux qui ne sont pas encore nés. Reaching Out nous parle de cette quête, ce besoin de sens, ce désir d’enfin atteindre la paix intérieure, vœu chimérique poursuivi par les Hommes depuis la nuit des temps. La pièce est composée de quatre pièces musicales de durées inégales, qui chacune, à sa manière, vient aborder le sujet par une entrée unique et singulière.
Le compositeur tchèque Ondřej Adámek et Éric Oberdorff ont entamé depuis plusieurs années un travail sur la présence des corps en mouvement sur scène, à la recherche d’une nouvelle physicalité et authenticité dans la musique et son interprétation. Ils cherchent à ouvrir les champs des palettes d’expression physique en dynamisant la mise en scène, les mouvements et l’expression vocale. MOVING VOICES est le nom qu'ils ont donné à cette nouvelle voi(e)x.
Phaéton
2022 / opéra
Pour cette commande de l'Opéra Nice Côte d'Azur et de son directeur Bertrand Rossi, Éric Oberdorff collabore pour la première fois avec le directeur musical Jérôme Correas, de l'ensemble Les Paladins, fin connaisseur de la musique du XVIIème siècle.
Si Lully a fait de Phaéton une parabole sur le pouvoir et une ode à son maître le Roi-Soleil, Éric donne vie à une pièce interdisciplinaire mêlant opéra, danse et cirque, une œuvre pleine de vitalité et de résonances qui peut toucher les spectateurs avertis comme les néophytes. Phaéton est avant tout une fable rassemblant tous les ingrédients de la comédie humaine tels qu’un jeune ambitieux prêt à tout dans sa quête de gloire, une mère aveuglée et castratrice, une jeune amoureuse abandonnée, un homme puissant mais père absent, une caste dirigeante soucieuse de ses privilèges, un plaidoyer bouleversant pour empêcher la destruction de la Terre et de la Nature... Définitivement une tragédie contemporaine !
Les glaneurs de rêves
2021 / pièce chorégraphique
Avec Les glaneurs de rêves, Éric Oberdorff s’inspire du récit autobiographique éponyme bref et lumineux de Patti Smith, court texte en prose nous invitant à retrouver les sensations de l’enfance, le goût des mots et de l’imagination. Les corps en mouvement, leurs états bruts, l’hybridation de l’univers musical né de la fusion des musiques rock et baroque, la projection d’images, une dramaturgie ciselée, une lumière travaillée au cordeau, des interprètes curieuses de repousser leurs limites sont les ingrédients utilisés par Éric afin de transmettre au spectateur la charge poétique contenue dans le texte : "...On aurait dit que la carte de toute la région était tracée la-haut et, distraite du rire des autres enfants, je basculais dans une immobilité que j’aspirais a maîtriser. Là, il était possible d’entendre une graine se former, d’entendre l’âme se replier comme une nappe blanche..."
Empreinte de poésie, la pièce Les glaneurs de rêves nous rappelle qu’il y a plus que jamais urgence à rêver, individuellement ou collectivement. La création artistique apporte à chacun cette part d’évasion nécessaire à l’épanouissement de son esprit, lui donnant la possibilité de découvrir des mondes différents sous le regard du créateur, libérant son imagination et déplaçant son regard, permettant de s'affranchir ne serait-ce que quelques heures de l'emprise du quotidien.
Vers Abraxa
2019 / projet interdisciplinaire
Le Collège des Écoles d'Art et de Design de l'Université Côte d'Azur (UCA) a confié à Éric Oberdorff et à la Compagnie Humaine la mission d'imaginer et de conduire un projet ayant pour but de créer des passerelles de travail et des mises en commun de ressources et de savoir entre les étudiants et les équipes pédagogiques.
A partir de l'ouvrage L'Utopie de Thomas More (1516), Eric a conçu le projet Vers Abraxa, rassemblant pendant une année 65 étudiants en art et design pour une série de laboratoires de création explorant les modèles d'utopies et de dystopies que les étudiants rêvent ou redoutent. Ils avaient pour tâche d'imaginer, créer et assembler, ensemble, de la matière artistique permettant de construire pour le public un parcours allant de l'installation à la performance scénique, afin d'apporter des éléments de réponses à la question posée plus haut : de quel monde futur rêve chaque étudiant ? Do Androids Dream of Electric Sheep ? (Philip K. Dick).
Bal(l)ade poétique
2018 / pièce déambulatoire
Depuis 2018, Éric Oberdorff crée et propose des déambulations poétiques, parcours artistiques construits sur mesure à la découverte d‘espaces urbains ou ruraux, qu’ils soient quartiers, villages, jardins, musées, friches, parcs, forêts ou autres lieux de patrimoine.
S’emparant de la déclaration du poète islandais Sjón, “J’ai vu l’univers ! Il est fait de poèmes !”, le chorégraphe et les artistes de la Compagnie Humaine nous invitent à une promenade où, par petits groupes, les spectateurs cheminent à la rencontre, au détour du chemin, de danseurs, comédiens, musiciens, circassiens, qui chacun, dans un temps suspendu, distille son poème, son ode au jour, à la nuit, à la nature et à la vie.
Checkpoint
2018 / pièce chorégraphique
[CHECKPOINT = passage obligé // endroit d’entrée et/ou de sortie // lieu de rencontre, de friction, de contrôle // point de départ d’un futur possible // atmosphère d’urgence inéluctable]
Première pièce du cycle de création, UTOPIES, Checkpoint est un projet euro-méditerranéen réalisé sur deux années durant une série de résidences au Maroc en partenariat avec l’Institut français d’Agadir.
Un percussionniste, un chanteur et trois danseurs invitent une partie du public à une célébration collective sur le plateau, puis les interprètes commencent leur voyage. Les pas, les courses, les chutes entrent en collision avec la voix et les percussions dans une écriture fusionnelle qui nous fait vivre une véritable traversée ou chaque course, chaque rythme agit comme un baromètre des émotions.
[Marcher ou mourir. Marcher et mourir. Tomber. Se relever. Espérer. Exister ou disparaître. Rêver surtout, seule alternative au néant.]
traces
cycle 2013-2017
TRACES est le nom et la thématique centrale du cycle de créations imaginé sur quatre saisons, abordant la trace, le souvenir, la mémoire, leurs impacts sur notre identité et notre parcours.
Le long-métrage Consolation avec ses dix personnages exposant leurs doutes existentiels et leur soif d’absolu, la pièce chorégraphique Monde imagination et les projets iconographiques Corpus Fugit et Sur ma peau sondant l’univers carcéral, le solo de danse-théâtre Tsunemasa sur la quête de l’acceptation de soi sont autant d’œuvres traversant cette thématique. La création Mon corps palimpseste sur les mémoires du corps et des espaces a clôturé ce cycle en 2017.
principaux projets
Mon corps palimpseste
2017 / trio
Un palimpseste, en grec palímpsêstos ("gratté de nouveau"), est à l’origine un parchemin déjà utilisé, dont on a gratté les inscriptions pour pouvoir y écrire de nouveau. C’est donc une mémoire oubliée, écrite à même la peau, en couches successives, qui porte la trace de récits antérieurs. Avec Mon corps palimpseste, Éric Oberdorff signe le dernier volet de son cycle TRACES. Il explore ces traces que l’homme laisse sur son propre corps, sur les corps des êtres rencontrés, ainsi que sur les lieux traversés. Les dé-formations causées par le vécu. Les mouvements qui s’écrivent sur les corps, puis disparaissent, remplacés au fil du temps par d’autres gestuelles, d’autres chorégraphies, inscriptions mémorielles entre conscience et inconscience. Cette mémoire tissée dans chaque fibre de notre être, est symbolisée par de minces lés de tissus multicolores qui entravent ou relient, qui ensevelissent ou emprisonnent telle une structure arachnéenne imaginée par la plasticienne Aurélie Mathigot ; ainsi que par la musique envoûtante, toute en slides de guitare électrique, imaginée par Anthony Rouchier.
Sorte de rétrospective d’un parcours intérieur, Mon Corps Palimpseste attrape au vol des moments de fulgurance pour mieux les scruter.
Sur ma peau
2017 / film & photographies
Sur ma peau est le projet d’un film de danse et de photographies réalisées en milieu carcéral. Il s’inscrit dans un parcours élaboré autour d’ateliers chorégraphiques et d’arts plastiques menés en prison avec des détenues de la Maison d’Arrêt de Nice. Le film et les photographies constituent la mémoire du processus de recherche engagé avec les détenues participantes et permettent de nourrir le dialogue dedans/dehors. Éric Oberdorff a souhaité accompagner les détenues dans un travail de recherche artistique et d’inventaire sur leurs corps, mettant en scène les mouvements inventés tout au long des ateliers, s’intéressant à leurs cicatrices et leurs tatouages comme éléments singuliers porteurs d’identité et de mémoire des parcours individuels.
Le film a été plusieurs fois primé et diffusé dans des festivals au quatre coins du monde.
Consolation
2013 / film long métrage
Long métrage réalisé par Éric Oberdorff, Consolation porte à l’écran un instant saisi de la vie de 10 hommes et femmes d’âges, de cultures, de statuts sociaux, de religions et de parcours différents. Chacun dans son quotidien, ils nous parlent de leurs relations au monde, à l’autre, à l’amour, à la création, à la solitude, à la vie, à la mort, à la nature, à Dieu ou à l’absence de Dieux...
Ils nous confient leurs souvenirs, leurs émotions, leurs doutes, leur quête d’identité, s’appuyant pour cela sur des textes extraits de l’essai Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de l’auteur suédois Stig Dagerman et du poème Fiançailles du poète français Guillaume Apollinaire. La danse est également utilisée dans la narration dans des séquences métaphoriques et oniriques, temps de suspensions poétiques.